Après deux années compliquées, dues à la pandémie de la COVID-19, le CAP s’apprête à
entamer sa nouvelle saison dans un contexte redevenu « presque » normal.
L’occasion d’évoquer avec Francis Roux les objectifs des mois et années à venir :
Conséquence de la crise sanitaire, les deux dernières années ont été en demi-teintes pour
le monde sportif, comment le CAP s’est-il adapté face à cette pandémie, et l’a-t-elle
impacté ?
Francis Roux : Après deux années particulières et difficiles sur de nombreux plans, nous entamons cette nouvelle saison dans un cycle normal d’activités sportives. Avant du subir les conséquences de la COVID, le club était parti sur un bel élan. L’année dernière, nous avons remporté 3 victoires dès le départ du championnat. Malgré une activité réduite, nous avons pu
continuer le travail en amont avec notre groupe ce qui nous permet aujourd’hui de bien vivre le début de la saison. Contrairement à d’autres écoles de rugby qui ont beaucoup souffert avec la COVID, nos effectifs sont quasiment restés intacts, montrant l’ancrage de l’École de rugby sur notre territoire.
Les victoires en Fédérale 1 face à Rennes, celle face à Beauvais, à domicile, sur la pelouse du mythique DANTOU puis face à Floirac nous rassurent et nous permettent d’envisager la suite plus sereinement.
Avec la crise sanitaire, nous avons assisté à une grande fragilisation des rapports entre humains, pensez-vous que le sport est plus que jamais essentiel dans cette société ultra-
individualiste ?
F.R : Totalement, nous assistons depuis plusieurs décennies à un individualisme sans précèdent.
Au niveau de la jeunesse, les différentes composantes qui assuraient jusque-là une
éducation avec des valeurs tournées vers l’autre ont démissionné en grande partie. Selon moi, le club de sport reste à l’heure actuelle, le rempart essentiel pour que la jeunesse acquiert des valeurs.
Le sport inculque le goût de l’effort, de la rigueur, de la discipline, le respect de soi et de l’autre, mais également des valeurs de solidarité et de vivre-ensemble.
D’une manière imagée, c’est comme un sac à dos que nous leur transmettons avec à
l’intérieur des symboles et des outils. Une sorte de colonne vertébrale qui les éduque tant sportivement qu’intellectuellement. Ce sont des valeurs qui leur serviront toute au long de leur vie et ce dans différents aspects, tant professionnels que quotidiens.
Pourriez-vous revenir sur la structure de l’école de rugby et sa composition ?
F.R : Le CAP a fêté ses 120 ans l’année dernière, nous assistons ces derniers temps à une stabilisation de l’École menée avec brio par l’équipe actuelle. Depuis 4 ans, la politique de l’école de rugby est axée sur la jeunesse dirigée par Jérémy Bertin (Responsable sportif association), Thomas Vergnaud (Responsable adjoint) et Djamel Ouchene (Manager du Pôle Performance). Le démarrage d’inscriptions de la Saison a été un franc succès. A ce jour, avec l’école de Rugby nous ne sommes pas loin des effectifs d’écoles professionnelles de rugby.
Par exemple, lors de la première journée de l’École de rugby, nous avons accueilli 105
enfants. Et nous avons plus de 90 jeunes qui sont sur une filière de haut niveau.
Quant à la composition du club voici quelques éléments que je peux vous donner : Nous avons un entraînement pour les moins de 6 ans. Sur la génération des 6-12 ans nous avons une trentaine d’enfants. Cette année, nous avons également mis en place un système de parrainage où les enfants invitent autour d’eux une personne pour découvrir le rugby.
Pour les 13-15 ans, c’est une tranche d’âge plus difficile à toucher en raison des effets de la COVID. Nous mettons en place une campagne de communication afin d’y remédier.
Après pour les 15-18 ans nous avons environ 20 à 25 jeunes pas génération pour un total de 150 jeunes en rassemblement. Nous avons également 17 jeunes Post-Bac qui sont pris en charge et qui s’entraînent tous les jours. Ce sont aussi 40 joueuses en cadettes et juniors avec une cinquantaine de personnes s’occupant du rugby féminin. Le club compte aussi 4 diplômés d’État, dont 2 salariés et 4 BBJEPS en formation et alternance. Dans toutes les catégories nos avons des diplômés fédéraux.
Le staff compte quant à lui une quarantaine de personnes entre les entraîneurs et les
éducateurs et quarante autres qui comptent les bénévoles et les dirigeants.
Globalement, le CAP est un club sportif qui regroupe environ 600 personnes tant au niveau du staff qu’en terme de licenciés et de nos partenariats avec Trélissac, le COPO, Nontron au niveau de l’École de Rugby.
Un club ne peut vivre sans un staff guidé par une vision commune, la remise à plat de l’organisation du CAP permet-elle de nouvelles stratégies afin de participer à son rayonnement ?
F.R : Comme je l’ai évoqué, le CAP est managé par une équipe de qualité, et ceci dans une période stable. Malgré le départ de Didier Casadei, Richard Hill, Juan Carlos Bado, Stéphane Polly et Louis Dubois ont su préserver les acquis et le dynamisme mis en place tout en inscrivant leur empreinte et développer le projet mis en place.
Plus l’état d’esprit du staff est soudé, plus nous pouvons réfléchir aux enjeux du
rayonnement du club tant au niveau de la ville qu’au niveau économique.
Le rayonnement d’un club participe à l’aura d’une ville, à sa politique sportive, culturelle.
L’économie de la ville rayonne aussi par ses clubs, l’état d’esprit et l’enthousiasme qu’ils
dégagent et le nombre de licenciés …
Pour nous également ces enjeux économiques nous permettent de réfléchir à l’acquisition d’un nouveau siège pour le CAP, un lieu qui ait une âme véritable, chaleureux, convivial. Un lieu qui doit être tourné vers l’extérieur, vers la cité. Mais pour nous, il est aussi impératif que chaque licencié puisse se retrouver dans le noyau dur du club.
Dans cette continuité, quels sont les objectifs, les ambitions du CAP pour cette année ?
F.R : Encore une fois, je soulignerai l’importance du travail de l’équipe qui accompagne le club à tous les niveaux. À long terme, cela doit permettre une véritable pérennité à ce projet.
Déjà, nous assistons à une amélioration de l’attractivité. Le niveau de jeu quant à lui
progresse, ce qui pousse l’ensemble du CAP vers le meilleur.
Pour ce faire, nous continuons le travail de restructuration du projet global et nous espérons accéder cette année en Nationale 2. Gageons que cette accession ne sera qu’une première étape…
Surtout, nous souhaitons offrir aux jeunes les mêmes services que n’importe quelle équipe de Pro D2 ou de Top 14. Nous voulons aussi garder nos meilleurs jeunes afin de nourrir de nouveaux Espoirs.
L’histoire du CAP a commencé en 1892, fort de notre histoire, l’ensemble des acteurs du
club met tout en œuvre afin que nous puissions retrouver un nouvel âge d’or à l’image des années 1948-1969.
Propos recueillis par Virginie SM