La naissance du club
Comment ne pas souhaiter en ce mois de Mars un bon anniversaire à notre club, peut-être pas joyeux et festif comme il l’aurait dû l’être, et ce en raison de cette pandémie de Coronavirus toujours active ; mais gageons que ce ne soit que partie remise dès que les retours au stade seront autorisés.
Si le rugby a fait son apparition à Périgueux en 1892 par l’intermédiaire des bleuets, association sportive du lycée de garçons aujourd’hui Bertrand de Born, c’est bien le 15 Mars 1901, suite à la loi sur les associations que nait officiellement le Club Athlétique Périgourdin.
120 années d’existence donc, faites de hauts et de bas, bien loin d’être un long fleuve tranquille mais qui ont démontré que tel un vieux chêne du Périgord, le CAP était bien enraciné dans sa ville, dans son territoire. On dirait aujourd’hui, qu’il est prêt à affronter toutes les tempêtes, déterminé à ne pas mourir et à vivre encore longtemps. Mais pour cela, il aura fallu qu’une femme et des hommes s’investissent à corps et fonds perdus quand ce fut nécessaire pour que le vieux club périgourdin ne meure pas. Qu’ils en soient chaleureusement remerciés. Tout cela pour perpétuer une Histoire avec un grand H.
Le CAP à l’ère moderne
A ces débuts, les Magnanou, Dantou qui présida la FFR, Cornut, Dulac, Deschamps, Latreille, Marchet, Peyrou, Giraudeau, Bornet entre autres, joueront un rôle primordial pour installer le CAP dans le paysage rugbystique français. Et ce, en dépit des difficultés dues aux deux guerres mondiales de 1914-1918 et de 1939-1945. C’est après la guerre et sa scission avec le COPO que le CAP va devenir un des plus grands clubs de l’hexagone.
Un homme aura à cette époque un rôle essentiel et capital, c’est Pierre Andrieu. Lui qui fut joueur puis capitaine de l’équipe première de 1918 à 1930, puis entraineur de 1930 à 1945, et enfin Président de 1949 à 1971, soit 22 années à la tête du club, un record jamais atteint depuis, aura été le fondateur du CAP de l’ère moderne. C’est sous sa présidence que notre vieux club connaitra un véritable essor en se structurant et en obtenant de remarquables résultats sportifs.
L’équipe première se qualifiait quasiment tous les ans pour les fameux seizièmes de finale. Les quarts de finale seront même atteints à deux reprises en 1952 et en 1958. Sans oublier les titres de champion de France pour les juniors Crabos en 1960, les juniors Reichel en 1966 et l’équipe 2 appelée alors réserve en 1969. On ne compte plus les joueurs qui ont été internationaux A ; B ; Espoirs, militaires ou juniors et scolaires sans parler des sélections en comité du Périgord Agenais. La Bille comme il était surnommé fut un très grand Président dont on parle encore aujourd’hui avec affection et une certaine nostalgie.
Une succession de Président(e)s
Depuis, plusieurs présidents se sont succédé avec des fortunes diverses mais dont l’engagement pour le club ne peut être démenti. Que ce soit Noël Balout, André Moulinier, Etienne Migot, Henri Vincent, Jacky Fort, Jean-Jacques Puech, Jean Louis Gounou, Jean Marie Rigaud, Jacky Clément… Puis le premier triumvirat de l’histoire du club avec Francis Bordas, Jacky Clément et Jacques Vergnaud. Ou encore le premier duo avec Francis Bordas et Jacques Vergnaud. Puis Francis Bordas seul, Gérard Mouret, Francis Roux pour un premier sauvetage en 2002, Michel Macary, puis le duo Michel Macary et Francis Roux, puis un nouveau duo Édouard Reinhart et Stéphane Turban, puis Edouard Reinhart seul, puis Claudette Moreau et de nouveau Francis Roux pour consolider le sauvetage du club entrepris par Claudette.
Des dernières années très difficiles qui a vu le club rétrogradé administrativement pour raisons financières et connaitre un niveau jusqu’alors jamais connu en Fédérale 3 puis 2. Le CAP ayant toujours été en première division exceptée la saison 1987-1988. Des grands écarts quand on sait que notre club a connu le niveau européen lors des débuts des coupes d’Europe peu avant l’an 2000 en affrontant les italiens de Rovigo, les gallois de Caerphilly, les irlandais du Connacht puis deux années plus tard les gallois d’ Ebbw Vale ou les Harlequins de Londres.
120 années bien tumultueuses mais qui au final font le vécu de ce club à nul autre pareil qui entend bien souffler dans dix ans son 130ème anniversaire.
Philippe SALON.